M. Simo, le directeur technique du projet chez Razel explique que « la technique consiste à réutiliser le matériau en place déjà fatigué en améliorant ses performances en le recyclant… Cela permet d’avoir un matériau en place qui a de performances capables de supporter un trafic de dix à quinze ans ».

Cette technique, née aux États-Unis est déjà utilisée en Europe, au Maroc, en Côte d'Ivoire, au Kenya, au Mali et au Ghana. Elle permettra semble-t-il de réduire les coûts de réhabilitation routière dans le pays. En effet, comme l'indique le ministère des Travaux publics, « Les projets de recyclage des chaussées sont moins coûteux que les approches classiques ». Dans le détail, le recyclage permet de faire des économies sur les postes suivants : installations de chantier (les quantités limitées des matériaux de carrière en apport réduisent la nécessité d’aménagement des centrales de concassage) ; ouverture de nouvelles carrières ; transport des matériaux à mettre en dépôt ou des agrégats à approvisionner ; temps d’exécution.

Pour faciliter l'exécution de ces travaux, le projet a été divisé en trois lots. A ce jour, le lot 1 du chantier confié à Routd'Af pour un montant d'environ 7,7 milliards de FCFA affiche un taux de réalisation de 3,2%. Sur le lot 2 financé à 7,5 milliards de FCFA, la société Arab Contractors est à 7 % de réalisation. Enfin, le troisième lot confié à Razel pour environ 5,103 milliards de FCFA totalise un taux d’exécution de 3,59%. L'Etat devra donc dépenser au total 20,3 milliards de FCFA pour la réfection de 115 km de routes, soit 176 millions de FCFA par km de route en moyenne.

Rappelons que, le Cameroun a acquis au cours des dernières années la réputation d'avoir certaines des routes les plus chères d'Afrique. En 2013, une réunion des points focaux du Conseil national de la route (Conaroute) a révélé que le prix moyen du kilomètre de route bitumée au Cameroun était d'environ 205 millions de FCFA, contre 100 millions de FCFA en moyenne en Afrique. Un rapport de la Banque mondiale publié en 2018 a révélé que certaines infrastructures routières au Cameroun coûtent deux à six fois plus chères que des projets de taille similaire en Afrique.