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Les normes comptables IFRS freinent les entreprises de l’espace OHADA.

Dernière mise à jours il y'a 9 mois

« La première règle de l’économie est de tenir des comptes, le premier pas qui conduit à sa ruine est de les négliger ». Cette citation généralement attribuée à Jacques Necker  montre que la comptabilité est une arme dans la compétition économique mondiale. Ainsi, au cours d’un déjeuner-débat animé par le cabinet d’expertise comptable TFN Advisory en partenariat avec Bekolo & Partners, le 25 janvier 2024 à Douala, il ressort que les entreprises cotées en bourse de l’espace OHADA ont maille à partir avec normes comptables IFRS.

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En effet, les International Financial Reporting Standards (IFRS) renvoient aux méthodes comptables et règles d’information à respecter par les entreprises cotées sur les marchés boursiers pour la présentation de leurs états financiers. Ces normes, adoptées par l’Union européenne (UE) en 2002 sont applicables aux sociétés cotées sur un marché européen depuis 2005, (19 ans) mais leur mise en pratique continue de poser problème au sein des pays membres de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada).

Le constat est tel que   « parmi la cinquantaine d’entreprises cotées à la bourse des valeurs d’Abidjan, on ne compte qu’un quart d’entre elles qui publient leur déclaration en IFRS. Et parmi celles-ci, on ne compte que des entreprises qui sont cotées à la bourse de Paris. Du côté de la bourse des valeurs mobilières de Douala (Bvmac), sur les 08 entreprises cotées, aucune d’elles n’a fait de déclaration de leurs comptes en IFRS».

Aux rangs des difficultés qui empêchent les entreprises de se conformer à cette obligation légale, Francis Nana, président Directeur général (PDG) de TFN Advisory a cité : « le problème de la traduction des termes techniques de l’anglais au français qui ne facilite pas la compréhension des normes » et « la promotion de l’activité boursière en Afrique Centrale. Certaines questions ont porté sur la faiblesse de l’activité du marché boursier au sein de la Bvmac, en comparaison avec la Brvm d’Abidjan ».

Pour mémoire, le tout premier plan comptable applicable en France et dans les pays africains (colonie française) était le plan allemand conçu en 1937 par E. Schmalenbach et mis en application dès 1938. À la suite du décret 46-619 du 4 avril 1946 créant en France une commission de normalisation des comptabilités et l’approbation en 1947 d’un plan comptable général, les pays africains vont importer et utiliser les mêmes outils comptables qu’en France. En 1968, sous l’initiative des chefs d’États africains, une commission constituée d’experts africains et français se réunit à Niamey et propose le tout premier plan comptable africain : le plan OCAM. Ce dernier sera adopté à Yaoundé en 1970 par la conférence des chefs d’États membres de l’OCAM. Il avait pour objectif de favoriser l’harmonisation des pratiques comptables, l’intégration et l’indépendance économique des États membres.

Jusqu’à la désolidarisation des membres de cet organisme en 1985, tous les pays n’y avaient pas adhéré. C’est le cas, par exemple, des pays du Maghreb, du Mali, de la Guinée, etc., qui pour la plupart ont continué avec le plan comptable français de 1957. Au Togo, en particulier, le plan comptable OCAM a cohabité avec le plan français de 1957. Après cette dissidence, les structures comme le Conseil Africain de la Comptabilité (CAC), le Système Comptable Africain de Référence (SCAR), etc... qui avaient été mises sur pied pour œuvrer en faveur de la normalisation et d’une harmonisation des pratiques comptables en Afrique n’avaient pas produit les résultats attendus.

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bernardo carlos ndjomo
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