Selon la 5e Enquête camerounaise auprès des ménages (ECam5), dont les résultats ont été publiés par l’Institut National de la Statistique le 24 avril 2024, près de 2 Camerounais sur 5 vivent en dessous du seuil national de pauvreté, estimé à 813 FCFA par jour et par personne. « Avec ce seuil, ce sont environ dix millions de personnes qui vivent dans la pauvreté en 2022, pour une population totale estimée à environ 27 millions d’habitants », précise l’INS dans le communiqué annonçant les résultats d’Ecam 5.

Cet état de choses s'accentue par les inondations qui détruisent habitations, cultures et bétail.  Au 10 septembre 2024, les pluies torrentielles dans le grand nord ont détruit plus de 18 000 maisons, inondé des dizaines de milliers d'hectares de cultures, et causé la perte de milliers d'animaux. Plus de 33 000 ménages, soit environ 236 000 personnes, ont été́ affectés, dont un nombre estimé de plus de 38 000 femmes en âge de procréer et de plus de 4 000 femmes enceintes.

Il se pose donc un véritable problème de survie. En effet, les besoins prioritaires concernent les vivres, les abris/articles ménagers essentiels (AME), l’Eau-hygiène-assainissement (EHA) et la santé.  La poursuite des pluies et la montée continue des cours d’eau laissent craindre une détérioration exacerbée de la situation et le risque croissant d'épidémies dans les jours et semaines à venir. Les autorités locales et les partenaires humanitaires mettent en place des réponses d'urgence, mais font face à des défis logistiques majeurs, notamment l'accès difficile aux zones sinistrées.

La situation actuelle dans le grand nord remet au goût du jour, la question de la gestion des inondations et celle de la prévision de ces catastrophes, d'autant plus que les sociétés implantées dans cette zone du pays ( sodecoton et semry) sont particulièrement affectées. Qu’est ce qui est fait ? Quelle politique est mise sur place ? Quelles sont les mesures d'accompagnement des populations sinistrées ? A quand une gestion efficace des inondations au Cameroun ? Tant de questions qui méritent de trouver des réponses face à la gravité de la situation.