Selon le rapport de l'Institut national de la statistique (INS) publié le 13 février sur l'évolution de l'inflation en 2023 et les perspectives pour 2024, la hausse des prix à la consommation au Cameroun a atteint 11,1% en moyenne annuelle pour l'ensemble de 2023, marquant un "léger" ralentissement par rapport à l'année précédente (12,9%). Cependant, les statisticiens nationaux remarquent que ces prix demeurent à un « niveau élevé ». Un fait qui est dû au renchérissement des légumes, des pains, des céréales, des fruits, des poissons et des fruits de mer.

Selon le document, les légumes ont enregistré une augmentation de 22,2 %. Et il y a eu une baisse des prix dans plusieurs catégories de produits alimentaires. Par conséquent, les prix des pains et des céréales augmentent de 8,3 % après une hausse de 16,3 % en 2022 ; les prix des poissons et des fruits de mer augmentent de 9,0 % après une hausse de 12,4 % en 2022 ;  les prix des huiles et des graisses augmentent de 5,7 % après une hausse de 16,4 % en 2022, et les prix du lait, du fromage et des œufs augmentent de 7,8 % après une hausse de 10,7 % en 2022. Les prix des viandes augmentent de 5,2 % après une hausse de 6,5 % en 2022, tandis que les prix des fruits augmentent de 14,3 % après une hausse de 11,0 % en 2022.

Selon l'INS, divers facteurs à la fois nationaux et internationaux contribuent à cette augmentation des produits alimentaires. Au niveau local, les prix ont augmenté en raison de la faible production nationale due à des capacités de production réduites, de conditions météorologiques défavorables ayant entraîné de mauvaises récoltes et des pertes de bétail, et de problèmes de sécurité, en particulier dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. À cela, il faut ajouter les difficultés d'approvisionnement des principaux centres de consommation, les effets partiels des hausses de coûts des matières premières et des intrants agricoles sur les prix de vente aux consommateurs, des stocks de sécurité insuffisants et une pénurie de certains produits, y compris les produits pétroliers.

Au niveau mondial, l'INS explique l'inflation alimentaire par les tensions causées par le conflit russo-ukrainien, qui a perturbé l'offre. « Conséquence : les coûts de production locale de nombreux biens et services ont augmenté en raison de l’augmentation des prix des intrants agricoles et d’autres matières premières sur le marché international », peut-on lire dans le document.

Cependant, le gouvernement a travaillé à réduire les prix en maintenant les mesures existantes en 2023 et en introduisant de nouvelles mesures pour contrer l'inflation importée et encourager la production locale, selon l'INS. « Ainsi, dans la Loi de finances 2023, les semences, les engrais et les produits agricoles ont été exemptés de taxes à l’importation. De plus, les boissons utilisant des ingrédients locaux bénéficient d’une réduction de 30% des droits d’accises ».  Les statisticiens nationaux soutiennent également que les boissons utilisant des ingrédients locaux bénéficient d'une réduction de 30 % des droits d'accises. En plus des subventions et des exonérations, le gouvernement a également augmenté les ventes promotionnelles des produits de grande consommation et élargi la liste des produits soumis à des prix réglementés, dans le but de protéger le pouvoir d'achat des ménages.