Cette opération de numérisation et de digitalisation que le gouvernement met progressivement sur pied dans le domaine sanitaire est déjà effective. De nombreuses initiatives similaires existent déjà dans le secteur privé. Conscient des enjeux et de l'importance d'une telle mesure, le ministère de la Santé a également décidé de mettre en place son propre système informatisé de services médicaux, regroupant plusieurs acteurs spécialisés dans ce domaine.

 Dans les hôpitaux publics, la numérisation des cahiers et des dossiers médicaux reste un luxe. La montagne de dossiers médicaux, souvent perdus lors de l'archivage et les carnets médicaux qu'il faut acheter pour chaque consultation ont encore droit de cité dans presque toutes les formations hospitalières. Le ministère de la Santé veut rompre avec ces habitudes. C'est du moins ce qu'a laissé entendre le chef de ce département ministériel, Malachie Manaouda, lors d'une visite à la Crtv radio, le week-end dernier. Les membres du gouvernement ont longuement discuté des avantages que de telles innovations apporteraient. « Lorsque vous avez un patient, sur la base de ses données digitalisées, le personnel de santé peut savoir ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas Le dossier électronique du patient le suivra partout et le personnel de santé qui interviendra sur un patient va le faire en toute connaissance de causes. », a-t-il indiqué.

Seulement, le Ministère de la Santé Publique n'a pas fourni de détails sur l'avancement de ce projet ni sur les fonds mobilisés pour le concrétiser ; pas même lorsque ce dernier sera enfin opérationnel. Néanmoins, Ce que nous savons avec certitude c'est qu'il est soutenu par le Plan Stratégique National de Santé Numérique 2020-2024, dont le budget total est fixé à plus de 11 milliards de FCFA. L’'objectif ultime étant de réduire les pertes substantielles de l'Etat, qui, selon la Direction du Trésor, s'élèvent à environ 700 milliards de FCFA chaque année. L'opération a débuté l'année dernière dans un établissement de santé spécifique de la ville de Yaoundé, plus précisément l'hôpital de district de Mvog-Ada. L'hôpital autorise désormais les paiements en ligne pour les certificats médico-légaux, les frais de consultation et de morgue. Cependant, jusqu'à présent, les avis sur cette réforme restent mitigés. Les utilisateurs se plaignent principalement des temps de connexion, de la quantité d'informations fournies par les patients, de la vérification, de l'authentification et de la traçabilité de ces documents. Des lacunes que le gouvernement et ses partenaires se sont engagés à corriger d'ici 2023.

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