Hausse des prix des carburants : tensions autour des tarifs des transports
Dernière mise à jours il y'a 8 moisDepuis le 3 février dernier, la hausse des prix des carburants a entraîné une augmentation des tarifs des transports urbains, périurbains et interurbains dans plusieurs villes du Cameroun. Une situation qui a créé des tensions entre les autorités et les transporteurs, qui ont réagi de manière unilatérale à cette hausse
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Au Cameroun, depuis le 3 février dernier, les prix du carburant à la pompe ont augmenté , conduisant inéluctablement à une augmentation des frais de transport urbain, périurbain et interurbain dans plusieurs villes du triangle national. « J’ai pris le taxi mardi à Nsam escale pour aller au centre-ville. Je n’ai pas proposé, sachant que le prix est 300 FCFA. Mais une fois à destination, le taximan m’a fait comprendre que le prix du ramassage est désormais fixé à 400 FCFA, à cause de l’augmentation des prix du carburant. Ce qui fait 100 francs de plus, alors que la dernière hausse, on avait seulement ajouté 50 francs », se plaint Fadimatou, qui réside dans le troisième arrondissement de la ville de Yaoundé.
Le même phénomène est observé dans certaines agences de voyages où les prix des trajets ont également connu une augmentation, attribuée au réajustement des prix à la pompe. Pour être plus précis, parce que le prix du litre de super a augmenté de 110 FCFA et celui du gasoil de 108 FCFA, les passagers sont désormais confrontés à des frais supplémentaires allant de 50 à 200 FCFA. Le constat est clair et amère : la hausse des prix à la pompe des carburants a un fort impact sur les coûts de fonctionnement des transports ; au grand désarroi des populations qui peinent déjà à s’en sortir.
Cependant, les autorités affirment que cette augmentation est « illicite » car elle a été décidée unilatéralement par les transporteurs. À ce propos, le ministre du Commerce (Mincommere) a écrit aux présidents des syndicats des transports urbain, périurbain et interurbain pour dénoncer la « révision unilatérale » des prix par certains de leurs adhérents. Dans cette correspondance datée du 5 février dernier, Luc Magloire Mbarga Atangana rappelle que le gouvernement et les syndicats « se sont engagés » à ouvrir « sans délai » des concertations en vue d’examiner l’impact du réajustement des prix des produits pétroliers et d’envisager les mesures d’accompagnement possibles, avant de s’accorder sur une « augmentation éventuelle » du coût des prestations de transport. « Ce processus est en cours, dans un esprit de partenariat, de dialogue et de confiance mutuelle. Rien ne saurait par conséquent justifier l’attitude de ceux-là de vos membres qui croient pouvoir s’affranchir de cette ligne de conduite qui honore les syndicats des transports urbain, périurbain et interurbain, au même titre, au demeurant, que les transports par route ou par chemin de fer », poursuit-il. Par conséquent, il demande aux leaders syndicaux de bien vouloir dire à leurs adhérents concernés de revenir sur la tarification en vigueur, au risque des sanctions conséquentes prévues par les lois et règlements en vigueur.
Dans la même lancée, Il y a quelques jours, Dahirou, le sous-préfet de Belabo (Est), a interpellé, par voie de communiqué radio, une compagnie de transport interurbain de passagers de sa circonscription administrative pour avoir augmenté le prix du transport sur la ligne de Bertoua de manière unilatérale, en majorant le tarif à 500 FCFA. Or, il n'y a pas encore de décision sur une éventuelle augmentation du prix du transport. Il est souligné par l'autorité administrative que cette décision devrait être prise en concertation avec les syndicats des transporteurs.
Aussi, le délégué régional des Transports de l’Ouest, Paul Biya, dans une correspondance adressée aux responsables des agences de voyages de la région ce mercredi 7 février, a quant à lui rappelé ceux-ci à l’ordre. « Je rappelle à toutes fins utiles que la hausse illicite des prix pourrait entraîner des sanctions réglementaires à l’encontre des réfractaires, allant jusqu’à la suspension de l’autorisation de transport », a-t-il martelé. Il leur prescrit de suivre la grille tarifaire en vigueur pour le transport des personnes, en attendant les résultats des négociations menées par le gouvernement avec les partenaires sociaux concernant une possible hausse des prix.
En ce qui concerne les mesures gouvernementales attendues dans ce genre de situation, des assurances ont été données quant à la prise en compte des impacts de la hausse des prix du carburant sur le secteur des transports. Il est garanti que si l'augmentation du prix est approuvée, cela ne sera pas une décision unilatérale, mais plutôt le résultat de négociations entre toutes les parties prenantes. Le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, assure que le gouvernement travaille avec ses différents partenaires sociaux pour atténuer les effets de cette augmentation sur les entreprises de transports. Il a également souligné que les discussions incluraient différents secteurs, tels que le transport aérien et même ferroviaire.
Dans ce contexte tendu, la population et les transporteurs attendent les résultats des concertations gouvernementales pour connaître les mesures d'accompagnement qui seront mises en place, ainsi que l'éventuelle augmentation des tarifs de transport. Il faut le dire, cette situation vient soulever des préoccupations quant à l’harmonisation des décisions et à la préservation des équilibres économiques dans le secteur des transports au Cameroun.
Floyd Miles
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