Le Cameroun vient de rejoindre la liste des pays qui produisent et exportent du gaz. D'après le rapport 2024 de l'Union internationale du gaz (IGU) sur l'évolution du marché mondial du gaz naturel liquéfié (GNL), le pays se classe 20e d'un classement de 20 pays, avec une production annuelle estimée à 2,4 millions de tonnes.

En 2023, le Cameroun a exporté 1,5 millions de tonnes de GNL et possède 0,4 % des parts de marché à l'échelle mondiale, derrière la Guinée équatoriale qui en a exporté 2,8 millions pour 1% de parts de marché. La progression du Cameroun dans ce classement a été encouragée par une augmentation de 27,5% de ses exportations de gaz par rapport aux 1,2 million de tonnes vendues à l'étranger en 2022. Selon l'IGU, la France (0,64 million de tonnes) a été le principal client du Cameroun pour les exportations de GNL en 2023, suivie de l'Inde (0,39 million de tonnes), de l'Espagne (0,28 million de tonnes), de la Chine (0,14 million de tonnes) et de la Turquie (0,08 million de tonnes).

Selon les données de l'Institut National de la Statistique (INS) du Cameroun, même si les quantités de GNL exportées ont augmenté, les recettes de ces exportations ont diminué de 33,3% en glissement annuel, passant de 631,5 milliards de Fcfa en 2022 à 421,4 milliards de Fcfa en 2023. L'augmentation du nombre de participants et la reprise de l'activité de couverture du marché international ont entraîné ces entrées, qui représentent 14,1% du total des recettes d'exportations du pays à cette période. En effet, l'IGU informe que le coût moyen du gaz sur le marché mondial a diminué de 60 % par rapport à 2022. « L'année 2023 a été marquée par une baisse significative de la volatilité des prix, ce qui a favorisé le retour de l'activité sur le marché. Le point le plus bas de 2023 était de 8,40 $/mmBtu [atteint le 7 juin], tandis que le point le plus haut était de 23,90 $/mmBtu [3 janvier]. Après janvier 2023, le prix du gaz n'a plus franchi la barre des 20 $/mmBtu », précise le rapport.

Selon le rapport de l'IGU, le Congo et le Gabon sont parmi les cinq pays africains qui ont des projets d'usines de liquéfaction du gaz naturel qui ont abouti à la décision finale d'investissement. Le Congo est en effet proche d'entrer dans le classement, avec des capacités de production de 0,6 million de tonnes par an, soit moins d'un millième de la consommation mondiale. Selon les prévisions de l'IGU, la compagnie pétrolière italienne ENI a investi 5 milliards de dollars en 2023 pour la construction d'un centre de production, de prétraitement et de liquéfaction de gaz à proximité de Pointe-Noire (sud), la capitale économique. L'objectif très ambitieux du projet devrait donner au pays la capacité de produire jusqu'à 3 millions de tonnes de GNL d'ici 2025.

En ce qui concerne le Gabon, c'est la société franco-britannique Perenco qui prévoit d'investir le même montant pour la construction d'ici 2026 d'une usine de production de gaz naturel liquéfié d'une capacité de 700 000 tonnes, principalement destinée à l'exportation. Selon Clotaire Oligui Nguema, le pays possède 1,2 trillion de pieds cubes de réserves prouvées de gaz naturel, cependant, ce potentiel est peu exploité en Afrique centrale en raison d'un manque d'infrastructures et de marchés.

Par ailleurs, selon le rapport, trois pays africains figurent dans le top 10 mondial de ce classement. il s’agit de l’Algérie (25,5 millions de tonnes par an), du Nigeria (22,2 Mtpa par an) et de l’Egypte (12,2 Mtpa par an). Les trois pays occupent respectivement les 7e, 8e et 10e place. À l’échelle mondiale, les capacités opérationnelles de liquéfaction de gaz naturel ont atteint 483,1 millions de tonnes par an à la fin de février 2024, soulignant l’importance croissante de l’Afrique dans le secteur global du GNL.