Il y a quelques jours, le ministère des Finances a publié sa note de conjoncture économique pour le quatrième trimestre 2023. Selon les données de l'Office national du cacao et du café, la quantité de cacao commercialisée pendant la campagne cacaoyère 2022-2023 est de 262 112 tonnes, contre 295 163 tonnes lors de la campagne précédente, ce qui représente une diminution de 11%. Le Minfi constate également une augmentation de 2,7 % du volume de cacao transformé localement au Cameroun, atteignant 89 204 tonnes. On note l'arrivée d'un nouvel acteur dans le processus de transformation des fèves de cacao dans la filière. La société Africa Processing, basée à Mbankomo, vient s’ajouter aux 6 entreprises de transformation déjà présentes.

Les raisons de l'entreprise de s'installer à Mbankomo ont été expliquées par la CEO, Fondatrice, Lisette Claudia Tame: « Nous l’avons choisi car, nous sommes proches des producteurs des régions du Centre, du Sud et du Littoral. Notre vision est d’ajouter de la valeur à notre cacao. Il n’y a pas que du chocolat. Nous produisons 23 produits pour approvisionner le marché local et ailleurs, soit une tonne par jour. En plus d’acheter du cacao, nous formons les producteurs afin de leur permettre d’améliorer la qualité ».

« Nous transformons le cacao en général et nous obtenons beaucoup de sous-produits comme par exemple, le jus naturel de cacao, la confiture de cacao. Nous avons les fèves de cacao qui nous donnent le cacao torréfié, la poudre de cacao et le beurre de cacao », explique Junior T qui travaille depuis deux ans dans une entreprise de transformation. Le cacao est également utilisé dans le secteur de la cosmétique. « Le cacao a pour but de régénérer les cellules de la peau, de donner l’éclat et il n’y a pas d’effets secondaires à la longue, c’est l’un des éléments essentiels qu’on utilise pour le masque de visage », explique Raissa Fouda, détentrice d’un institut de beauté.

Selon l’avis d’un économiste, « C’est vrai qu’il y a des avancées dans la transformation du cacao au Cameroun mais ce n’est pas encore arrivé au niveau que nous souhaitons.  L’activité cacaoyère au Cameroun continue d’être largement dominée par les exportations de fèves brutes. Nous pensons que pour encourager la montée en puissance des usines qui se sont installées, il va falloir que l’État pense à instaurer la méthode des quotas à exporter et à transformer localement ». Il convient de souligner que les ventes de cacao brut en fèves ont diminué de 23,5%.  Au niveau local, la transformation du cacao se poursuit dans un contexte où les prix aux producteurs augmentent considérablement, atteignant un nouveau record à 4 225 FCFA le kilogramme.

En publiant un communiqué officiel le 6 mars 2024, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, salue « l’excellente tenue du marché camerounais, désormais sur le toit du monde, à la faveur d’un contexte international porteur et du redressement soutenu et reconnu de la qualité de la fève camerounaise ».