Lors de la rencontre du 26 juillet au palais de l'Élysée  entre Emmanuel Macron et Paul Biya, le travail de la Commission mixte mémorielle sur le rôle et l'implication de la France au Cameroun dans la lutte contre les mouvements indépendantistes et d'opposition entre 1945 et 1971 a été l'un des sujets majeurs de cette entrevue de moins d'une demi-heure. Les deux dirigeants se réjouissent des progrès de ce travail de recherche réalisé en toute discrétion par des chercheurs français et camerounais sous la direction de l'historienne Karine Ramondy, selon ce communiqué de presse.

Même si la clause de confidentialité signée par les chercheurs rend difficile l'obtention d'informations sur l'évolution de ce travail scientifique, une source proche du dossier confirme que les délais seront respectés. « Le chronogramme initial n’a pas changé. Le rapport sera rendu dans les délais fixés au début », fait savoir notre source.

Pour rappel, ce travail mémoriel a été initié en mars 2023. Il avait été confirmé par Karine Ramondy que la commission présenterait son rapport à la fin de l'année 2024. Il lui reste alors seulement cinq mois. Il est difficile de déterminer l'avancement précis. D'après notre source, il n'y a aucun retard significatif. Les chercheurs ont choisi de travailler en collaboration.

Le succès du projet est probablement attribuable à l'appui inconditionnel de Paris et de Yaoundé à Karine Ramondy et à ses collègues de la commission. Il est également révélé que jusqu'à présent, Emmanuel Macron a tenu sa promesse de déclassifier les archives requises. Dans le communiqué de presse de l'Élysée, le président français a « réaffirmé la nécessité pour les chercheurs d’avoir accès, le plus largement et librement possible, aux archives pour leur permettre de remettre leur rapport dans les meilleurs délais », lorsqu'il a reçu le Président Paul Biya la semaine dernière.

Il est important de souligner que c'est en juillet 2022 à Yaoundé que Paul Biya et Emmanuel Macron ont pris la décision de mettre en place cette commission mémorielle. Il ne s'agit pas de la première fois que Paris déclasse ses archives. À titre d'exemple, en Algérie, cette déclassification a conduit au rapport Stora. Cependant, à la différence de ces exemples, le cas du Cameroun est unique car la commission mixte est composée de deux parties distinctes : une partie de recherche dirigée par Karine Ramondy et une partie artistique dirigée par l'artiste camerounais Blick Bassy.