5,1%! C'est le taux d'inflation en zone Cemac dévoilé par la BEAC pour le compte du premier trimestre 2024. Malgré une diminution de cet indicateur macroéconomique par rapport aux 5,6 % du 4e trimestre 2023, il reste néanmoins supérieur à la norme communautaire de la Cemac fixée à 3%. Cet indicateur enregistre une diminution de 1,3 % par rapport aux 6,4 % enregistrés à la fin mars 2023.

Au cours du premier trimestre, les prix en zone Cemac ont augmenté principalement grâce aux secteurs des « produits alimentaires et des boissons non alcoolisées» et « transport », même si la tendance a été en baisse. En détail, la fonction transport a augmenté de 4,6 % à la fin mars 2023 à 14,2 % à la fin mars 2024, en raison de l'augmentation des prix des carburants à la pompe au Cameroun (pour la deuxième fois consécutive en février 2024), au Congo (août et octobre 2023) et au Tchad (février 2024). Selon la Beac dans sa note sur l'évolution de "l'inflation dans la zone Cemac en mars 2024 et perspectives à court et moyen termes", cette augmentation est à imputer à la « la réduction substantielle des subventions sur les prix des hydrocarbures prônée dans le de cadre des Etats membres avec le FMI ». Cela a immédiatement conduit à une hausse des tarifs des services de transport, ainsi qu'aux coûts des produits industriels en particulier.

En ce qui concerne le secteur des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées, son indice des prix à la consommation s'élevait à 5,3% au 31 mars 2024, contre 11,2% à la même période en 2023. Selon la Beac, cette situation est due aux perturbations causées par le changement climatique, à l'insécurité qui règne dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, ainsi qu'à la demande intérieure en produits vivriers dans la zone.  Derrière ces deux fonctions principales, on peut également distinguer les biens et services, le mobilier et les articles de ménage, ainsi que l'entretien courant du foyer, qui présentent un taux d'inflation de 4,5% à la fin du mois de mars. Les articles d'habillement et de chaussures suivent avec 4%, et la fonction des restaurants et des hôtels avec 3,1%.

Selon la Beac, d'autres éléments ont également contribué à ralentir la tendance à l'augmentation de l'indice des prix à la consommation, tels que le déclin des prix des produits pétroliers liquides et gazeux à l'échelle mondiale, la diminution de l'indice FA des prix des produits alimentaires et la dépréciation du naira. « Ce qui a rendu moins chères les importations du Cameroun et du Tchad en provenance du Nigéria », argue la Beac.

Dans l'espace, le Cameroun est responsable de l'inflation avec un taux d'inflation de 6,6%, ce qui représente 52% de la consommation totale de la sous-région. Le Congo est suivi par le Tchad avec un taux d'inflation de 4,7 %, suivi par le Gabon avec 2,9 %. La Guinée-Equatoriale et la République centrafricaine se situent en bas de l'échelle, avec respectivement un taux d'inflation de 2% et 1,1%.

En raison de la tendance observée au cours du premier trimestre, il est possible que cet indicateur revienne à la normale (3%) dans la sous-région. Dans cette optique, les prévisions de la Banque centrale prévoient un taux d'inflation de 3,9 % à la fin de l'année en cours.