Cameroun : ces risques qui alourdissent le budget 2024
Dernière mise à jours il y'a 8 moisA en croire le ministère camerounais des Finances, le budget 2024 du pays sera exécuté dans un contexte d'incertitudes liées à certains risques budgétaires majeurs, à l'instar de la dette publique, avec la dépréciation continue de l'euro par rapport au dollar.
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Le budget du Cameroun pour l'exercice 2024 est équilibré entre recettes et dépenses à 6 740 milliards de FCFA (+0,2%). Même si les ressources propres et dons ont augmenté de 8,5% (5 190,1 milliards de FCFA), le budget de cette année va être exécuté dans un contexte d'incertitudes liées à certains risques budgétaires majeurs. C'est du moins l'information qui ressort du lancement officiel à Maroua (région de l'Extrême-Nord) ce 16 janvier 2024. La cérémonie était conduite par Louis Paul Motaze, le ministre camerounais des finances.
Bon nombre de facteurs contingents pourraient affecter la réalisation du budget 2024. L'on peut principalement citer la dévaluation en cours de l’euro par rapport au dollar, qui entraîne des surenchérissements du service de la dette extérieure et une augmentation des importations. La Caisse Autonome d'amortissement (CAA) révèle que la dette extérieure s'élève à 12 510 milliards à fin septembre 2023. Le portefeuille de la dette extérieure (8 052 milliards de FCFA) était composé principalement de l'euro (39 %) et du dollar américain (28,3%). A titre d’exemple, rappelons que les différentes variations haussières du taux de change du FCFA comparés au Dollar américain, avaient au premier semestre 2022 entraîné une envolée de 420 milliards de FCFA(+11,2%) sur l’encours global de la dette du Cameroun évaluée à 11 993 milliards de FCFA à cette période-là selon le gestionnaire de la dette publique(CAA).En raison de la hausse des prix du pétrole brut sur le marché mondial, l’euro a chuté de 1,5 % par rapport au dollar (au 5 juillet 2022), atteignant son plus bas niveau depuis une vingtaine d’années. « En un an, l’Euro et son sous-produit le franc CFA ont perdu 19% de leur valeur face au dollar. Dépréciation à la saveur d’une dévaluation : hausse mécanique des revenus d’exportations mais alourdissement de la dette externe et des importations—véhicules, médicaments, champagne… », analysait sur son compte twitter le 15 juillet 2022, l’économiste camerounais Célestin Monga.
Un autre risque qui pèsera sur le budget de l'Etat en 2024 est sans doute le « niveau » des subventions des prix des carburants. Le Président Paul Biya, dans son discours traditionnel au peuple camerounais le 31 décembre 2023, a annoncé que les subventions aux produits pétroliers au Cameroun sont passées de 1 000 milliards de FCFA en 2022 à 640 milliards de FCFA en 2023, soit -360 milliards (-36%). Cependant, même si le chef de l'Etat a annoncé une nouvelle révision de ces subventions, qui masque une nouvelle hausse des prix à la pompe, l’on n’a cependant pas une idée, de la valeur de ce réajustement ; ce qui demeure un risque dans le sens où ces subventions pourraient rester stables ou au contraire progresser modestement dans ce contexte d’incertitude marquée.
Le Cameroun est confronté à des pressions inflationnistes sur les prix des matières premières. En effet, de sérieuses inquiétudes subsistent sur le marché des matières premières, qui a atteint un plancher entre 2020 et mi-2022 avant de reprendre vie fin 2022. Si l’on en croit le rapport Cyclope 2023 publié l’année dernière, cette période d’instabilité est loin d'être derrière nous. En effet, le rapport indique que « les perspectives à partir de 2024 sont sombres pour quelques-unes » des matières premières. Cela pourrait contribuer à une augmentation des dépenses d'importation, qui se sont élevées à 1 325,7 milliards de FCFA (en hausse de 26,1%) au deuxième trimestre 2023, selon l'Institut national de la statistique (INS).
Selon la Loi de Finances, les besoins financiers du budget 2024 s'élèvent à 1 577,7 milliards de FCFA en 2024. Sauf que, au moment où le déficit budgétaire s’annonce de 125,4 milliards de FCFA, le pays n’est pas certain de mobiliser tous ces fonds en l’occurrence, les prêts-projets projetés à 907, 2 milliards de FCFA. Par ailleurs, la dette flottante fait peser un certain risque sur la stabilité budgétaire, par exemple, ces montants non payés par l'Etat se sont élevés à 152 milliards de FCFA en 2019, soit une augmentation de 16,23% par rapport à 2018 où elle était de plus de 128 milliards de FCFA.
Par ailleurs, le gouvernement (Minfi) n’ignore pas les risques liés aux passifs du portefeuille des partenariats public-privé, ni aux facteurs internes et externes aux Collectivités territoriales décentralisées(CTD) et les entreprises et établissements publics dont la plupart cumulent des pertes au fil du temps.
Floyd Miles
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