Les producteurs de cacao de Makénéné dans la région du Centre, Kékem à l'Ouest et Batschenga dans la région du Centre ont vendu leurs fèves de cacao aux acheteurs à des prix de 3 100 FCFA, 3 360 FCFA et 3 300 FCFA le kilogramme, respectivement, entre le 15 et le 19 février 2024. « Si l’on se réfère aux campagnes précédentes, le prix au producteur aura été multiplié par trois, soit une évolution à la hausse de 200%, de très loin supérieure à celle de l’inflation dans notre pays », se satisfait, dans un communiqué signé le 20 février 2024, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.

Selon ce membre du gouvernement, « ces dernières évolutions singulièrement favorables et prometteuses », ont eu lieu lors des opérations de ventes groupées traditionnelles organisées par son département ministériel. De plus, compte tenu des résultats de cette stratégie de vente, le ministre encourage les producteurs « à toujours plus de discipline et de rigueur dans le mode de commercialisation de leur cacao, en privilégiant les ventes groupées, dans un processus de transparence et de concurrence ouverte ».

Les ventes groupées sont des ventes aux enchères de cacao qui sont organisées par des coopératives de producteurs qui se regroupent afin de réunir un volume important à proposer aux acheteurs. En général, le ministère du Commerce et les acteurs de la filière surveillent ces ventes qui mettent en concurrence plusieurs acheteurs, afin de garantir la transparence.

Au cours de ces opérations, qui ont la particularité de doper les capacités de négociation des producteurs face aux acheteurs, le plus grand enchérisseur s'adjuge la cargaison mise en vente.

Au-delà de cette stratégie de commercialisation qui entraîne une augmentation des prix pour les producteurs, la fluctuation des prix de la fève rouge brique du Cameroun depuis le début de la campagne cacaoyère de 2023-2024 est également due à une forte demande. Mieux, par la bataille que se livrent les exportateurs et les transformateurs locaux pour le contrôle de la fève de plus en plus insuffisante.

Alors que les exportateurs traditionnellement liés à des grandes entreprises internationales continuent d'effectuer des achats importants, le pays a accueilli en moins de trois ans trois nouveaux broyeurs (Altantic Cocoa, Neo Industry, Africa Processing) avec une capacité totale d'environ 100 000 tonnes. Certains opérateurs mettent en place des enchères pour acheter des fèves, ce qui leur permet de mettre leurs usines à l'arrêt lorsqu'ils n'ont pas suffisamment de matière première.