Il existe en ce moment un nuage de désillusion dans le secteur du cacao au Cameroun. Les attentes des agriculteurs diminuent. Alors que le gouvernement a annoncé, par le biais de son ministre du Commerce, le prix minimum garanti du kilogramme de fèves versé aux cacaoculteurs à 6 000 FCFA, ces derniers ont du mal à tirer parti de cette augmentation. Beaucoup d'entre eux, installés dans les régions du Centre et du Sud, contactés, déclarent souffrir d'un manque d'acheteurs. Une situation qui rend la vente de leurs récoltes plus difficile et les plonge dans une situation précaire en pleine rentrée des classes.

« On a souffert de la rareté des acheteurs il y a deux semaines au village. Dans tout Kokodo et environs, on n’a pas trouvé d’acheteurs. C’est vers Nkolve qu’on a pu vendre la cuvette humide pleine à 85 mille FCFA », témoigne Serge Ndongué, cacaoculteur dans le département de la Lékié, région du Centre.

La situation est toujours la même dans la Lékié, cette fois-ci dans le village Enobita. Les agriculteurs se retrouvent dans une spirale où, malgré des prix affichés en apparence encourageants, ils ne parviennent pas à en tirer parti. “Je possède mon cacao chez moi depuis déjà près de trois semaines. Personne pour faire l'achat. Je n'en suis pas le seul dans ce cas. Ici dans le village, nous sommes au moins 6 individus. Nous cherchons quelqu'un qui puisse venir acheter notre cacao. On nous a envoyé un seul acheteur qui était à 3 500 FCFA le kilogramme, nous avons tous refusé”, s'exprime Selon Sylvestre Mbida, un cacaoculteur.