La partie déjà construite et ouverte à la circulation de l'autoroute Douala-Yaoundé se détériore. Cette détérioration progressive de la chaussée et des accotements est due aux usagers, en particulier aux gros-porteurs. C'est du moins ce qui ressort de la correspondance du ministre de l'Administration territoriale au gouverneur de la région du Centre du 21 août 2024. Le ministre mentionne notamment les camions de sable, les grumiers transportant des billes de bois, les bus gros porteurs des agences de voyage et les camions citernes dans sa correspondance.

Le gouvernement entend préserver le tronçon de l'autoroute Nkolbisson-Boumyebel en question, qui n'a pas encore été réceptionné officiellement. C'est pourquoi le Minat demande à ce que ces véhicules transportant des marchandises soient interdits de circuler sur cette voie de communication encore en construction. L’on se souvient qu’en juin 2022, le gouverneur de la région du Centre avait fermé l’autoroute à la circulation après une série d’accidents. Le gouverneur Naseri Paul Bea visait ainsi à « mettre un terme à la série d’accidents de la circulation enregistrée sur cet axe en chantier et à permettre la poursuite et la finalisation des travaux en cours ». Cette première partie de l'autoroute, longue de 60 km, constitue un raccourci important pour les usagers, leur permettant de parcourir cette distance en une trentaine de minutes, par rapport aux 90 km du trajet Yaoundé-Boumnyebel, qui dure environ 1 h 30 min.

Par ailleurs, la décision du gouvernement survient peu de temps après l'effondrement d'une partie de la route Bonepoupa Yabassi, route dont les travaux venaient d'être terminés et qui attendait d'être réceptionnée. Ces deux thématiques soulèvent la question de la qualité des travaux réalisés, ainsi que de l'équipement utilisé pendant la construction des routes au Cameroun.