Les pays d'Afrique, en particulier ceux de la Cemac (Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique centrale), sont toujours sous le choc après la pandémie du coronavirus et la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Ils font face aux répercussions économiques de la crise en mer Rouge. Bien que la situation ait principalement un impact sur les routes commerciales et les chaînes d'approvisionnement entre l'Europe et l'Asie, il demeure que les taux de fret maritime sur les conteneurs continuent de fluctuer depuis. La preuve, le taux moyen de fret maritime pour un conteneur de 40 pieds, qui était compris entre 3 000 et 4 000 dollars en janvier, est actuellement compris entre 7 500 et 8 000 dollars. Un tel renversement n'aurait pas été prévu en décembre 2023, lorsque ces taux étaient au plus bas, oscillant entre 1 100 et 1 400 dollars.

Par conséquent, les opérateurs des États de la Cemac ne sont pas exemptés de cette augmentation des tarifs de fret maritime par les principaux armateurs, tels que le danois Maersk, le français CMA CGM et l'italo-suisse MSC, qui opèrent dans les ports de Douala et Kribi au Cameroun, Owendo au Gabon et Pointe-Noire en République du Congo. Ces pays sont particulièrement ciblés car ils importent la majorité de leurs produits de l'Asie. Prenons l'exemple de la Chine qui occupe la première place en tant que fournisseur du Cameroun, représentant 19% des importations totales du pays en 2023, 1 170 600 tonnes de marchandises, soit 946,2 milliards de Fcfa. Alors que les importations de l'Inde (le deuxième fournisseur du Cameroun) représentent 11,6% du total, avec une quantité de 956 900 tonnes de marchandises pour une valeur de 577,5 milliards de Fcfa.

En effet, le commerce international est en difficulté à la suite des attaques des rebelles Houthis en mer Rouge depuis la mi-décembre. De nos jours encore, les pirates yéménites continuent à attaquer, même si une coalition internationale est présente pour protéger la zone. Les transporteurs doivent faire face à ces incidents en contournant l'Afrique. Par exemple, les navires du danois Maersk utilisent le Cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud pour éviter les attaques. Une approche qui augmente les coûts de transport en demandant davantage de carburant, en mobilisant des équipes et des navires sur une période plus étendue. C'est, selon Vincent Clerc, le Directeur Général de Maersk, l'une des raisons de la hausse temporaire des taux de fret. « Plus cela durera, plus nos coûts seront profondément ancrés. Nous ne savons pas encore exactement quelle part de ces coûts nous récupérerons et pour combien de temps », a-t-il déclaré, lors d’un récent échange sur Internet avec les clients de l’entreprise.

La compagnie italo-suisse Mediterranean Shipping Company S.A. (MSC), qui a réalisé un chiffre d'affaires de 28,2 milliards de dollars en 2023, est considérée comme la plus importante compagnie maritime privée à l'échelle mondiale. Elle possède 675 bureaux répartis dans 155 pays et effectue des escales dans 520 ports distincts. Elle compte 730 porte-conteneurs, dont les quatre plus grands navires porte-conteneurs du monde, chacun d'entre eux pouvant transporter plus de 19 000 conteneurs de vingt pieds. Le groupe danois Maersk se classe en deuxième position, le plus important transporteur de fret et de marchandises outre-mer au monde. Il compte plus de 900 succursales et bureaux dans 130 pays à travers le monde et gère 711 navires contenant des conteneurs. En 2023, le trafic a atteint 106 milliards de dollars, transportant des marchandises pour une valeur annuelle de 675 milliards de dollars. En 2023, le groupe français CMA CGM enregistre un chiffre d'affaires de 55.97 milliards de dollars. Sa flotte de 599 navires fait escale dans 420 ports répartis dans 160 pays, ce qui en fait le dernier du Top 3. Le CMA CGM « Georg Forster » est son navire le plus important, capable de transporter 18 000 conteneurs de vingt pieds.

Auteur: Ophélie Ada