Selon des chiffres récemment publiés par le ministère de la Santé, les Camerounais dépensent 50% de leur argent pour couvrir leurs frais de santé en achat de médicaments. Malheureusement, en raison de la prolifération des canaux informels de distribution des médicaments, l’État qui approvisionne les pharmacies par l'intermédiaire des centres nationaux d'approvisionnement en médicaments perçoit minimalement ces gains financiers. Selon le ministre de la Santé, le Dr Malachie Manaouda, la situation est due à la prévalence des médicaments contrefaits c’est-à-dire les Produits qui n'ont pas suivi la voie normale d'acquisition. En conséquence, l'État perd 33 milliards de francs CFA par an soit 7 % des dépenses médicales de l'État.

A cet effet, le ministère de la Santé a révélé diverses initiatives mises sur pied pour assainir les circuits de distribution des médicaments, non seulement dans les pharmacies traditionnelles mais aussi dans les hôpitaux publics bien équipés ; ainsi que pour intensifier la répression des vendeurs de médicaments contrefaits. Premièrement, dans une lettre aux commandants de gendarmerie et aux représentants régionaux de la sécurité nationale dispersés dans les 10 régions du pays, le ministre encourage ces derniers à « rechercher et saisir systématiquement les médicaments détenus et vendus hors pharmacie et arrêter les auteurs et détenteurs dans les ressorts respectifs de compétences, en vue de les traduire devant la justice conformément à la loi », peut-on lire dans ce manifeste daté du 21 octobre 2022. Par ailleurs, selon une circulaire émise en juillet 2022, seuls les titulaires de certificats de bonnes pratiques peuvent délivrer des médicaments en vrac dans les officines des formations sanitaires publiques.

Bien plus, Le ministère de la Santé annonce la création de l'Agence nationale du médicament au Cameroun, pour la mise en œuvre des termes de l'accord de coopération avec l'Association des communes et des villes du Cameroun (CVUC), qui s'activera sur le terrain de la fermeture des magasins, la vente de médicaments contrefaits et l'inclusion des agents chargés de lutter contre l'occupation anarchique de la place publique au cahier des charges.

En rappel, pour remédier à cette situation, le Premier ministre Joseph Dion Ngute avait créé en 2019, le comité national multisectoriel de lutte contre les faux médicaments et le commerce illicite des produits pharmaceutiques. Les actions de ce comité ont permis 206 saisies et destructions de médicaments contrefaits en 2021, d'une valeur fixée à 4 milliards de francs, soit plus du double de la saisie totale de 680 millions de francs CFA en 2020.

Powered by Froala Editor