Le Programme alimentaire mondial (PAM) aidera le gouvernement du Cameroun à améliorer la résilience à long terme des communautés vulnérables dans les trois régions du nord du pays (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord), et à l'Est qui sont les plus pauvres du pays. Le nord-ouest où une crise sociopolitique persiste depuis fin 2016 est également concerné par cet accompagnement. En clair, la mission du PAM est d'aider le Cameroun à atteindre son objectif de « Zéro faim ». Il s’agit donc dans le détail de stabiliser la productivité et la nutrition des communautés, de réduire les pertes après récolte, d’améliorer l’égalité des sexes et l’inclusion sociale, et de promouvoir les opportunités de marché pour les petits exploitants agricoles. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Minader) et le PAM ont signé un accord de partenariat ce 29 septembre à cet effet.

L'accord prévoit l'aide nutritionnelle par des transferts monétaires conditionnels et distribuera des repas nutritifs aux élèves de 50 écoles, grâce à un financement de 35 millions de dollars soit près de 21 milliards de FCFA. Un autre financement de 42 millions de dollars, soit plus de 26 millions de FCFA, environ 160 000 agriculteurs, pêcheurs et producteurs bénéficieront des activités d’autonomisation économique et de résilience, notamment un soutien à la production agricole, au développement des chaînes de valeur et à l’accès aux marchés.

L’objectif est de renforcer l’adoption de méthodes de production respectueuses du climat par les petits exploitants agricoles afin d’atteindre une productivité plus élevée et une plus grande résilience climatique. Ces mesures seront mises en œuvre dans le cadre du Projet d'urgence de lutte contre la crise alimentaire (Pulcca) qui sera mis en œuvre de 2023 à 2025, pour un coût estimé à 90,2 millions d'euros (environ 59,17 milliards de FCFA). Financé par la Banque mondiale, l'objectif principal de Pulcca est d'améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et d'accroître la résilience au changement climatique des ménages et des producteurs sur lesquels se concentre le projet.

Selon le PAM, « La gravité des besoins humanitaires s’accentue dans le pays, tandis que les chocs climatiques et les facteurs de perturbation (inondations et sécheresse), la régionalisation de conflits prolongés, l’insécurité et les déplacements de population qui en découlent ainsi que les répercussions sanitaires et socio-économiques de la pandémie à Covid-19 sapent encore la résilience, déjà amoindrie, des ménages et des zones jusque-là épargnées se retrouvent désormais en proie à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle ».

Environ 2,43 millions de Camerounais seront en situation d’insécurité alimentaire entre octobre et décembre 2023, selon les projections du dernier Cadre d’harmonisation des zones dangereuses et l’identification des populations en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Cela signifie que leurs besoins nutritionnels de base ne pourront être satisfaits. Le financement de la Banque mondiale vise à renforcer la résilience des systèmes alimentaires et à aider les communautés vulnérables à garantir leurs moyens de subsistance et à permettre aux agriculteurs d’accéder à la production.