A la mi-journée du 9 avril 2024, un incendie s'est produit à l'usine d'égrenage de Maroua (région de l'Extrême-Nord) de la Société de développement du coton (Sodecoton). Même s'il s'agit d'un bilan provisoire, Mohamadou Bayero, le Directeur général de l'entreprise à capitaux publics, a établi un bilan qui estime les pertes à des centaines de tonnes de coton. « Sur 10 silos de coton graine stockés, trois silos de 500 tonnes chacun ont été impactés par les flammes pour une perte d’environ 200 tonnes de coton. L’évaluation précise des dégâts est en cours », peut-on lire.

Il est possible que les pertes de ce produit agricole soient plus lourdes en attendant le bilan exhaustif de cet incident. Le gouverneur de la région de l'Extrême-Nord, Midjiyawa Bakary, redoutait déjà l'ampleur du feu lorsqu'il est arrivé sur les lieux quelques instants après le déclenchement. L’autorité administrative a expliqué que « Parmi les silos de coton qui étaient dehors, il y en a qui ont pris feu. Il y en avait 10. Sept ont pu être sauvés par l’unité des sapeurs-pompiers… Des 03 autres qui ont été touchées, il y a des fortes possibilités que quelque chose soit récupéré ».

Le DG de la Sodecoton a déclaré dans son communiqué que « l’incendie a été rapidement maitrisé », mais le lieutenant-colonel Patrick Djaoyang Djorwé, commandant du 40e groupement des sapeurs-pompiers, a indiqué que l'incendie persisterait pendant au moins 6 heures avant d'être maîtrisé. « A notre arrivée, nous avons trouvé des tas de coton en feu. Un tas fait environ 500 tonnes de coton. Et c’est trois tas qui sont en feu sur 10… A l’heure actuelle, les sapeurs-pompiers sont en train de se battre pour circonscrire les flammes et la fumée. Les tas brûlés, en faisant le tri, on récupère une bonne partie selon les responsables », a-t-il indiqué à la presse.  

Aucune information officielle sur l'origine des flammes n'a été divulguée jusqu'à présent. Des voix autorisées ont annoncé qu'une enquête était en cours. Le gouverneur n'écarte cependant pas l'hypothèse de la nature.« Ce qu’il faut souligner, c’est que nous sommes en avril à l’Extrême-Nord. A l’heure où je vous parle, nous sommes à 45° à l’ombre et il y a le vent qui souffle. Ce sont des facteurs qui peuvent aggraver les circonstances, le coton étant une produit inflammable », s'est il exprimé.

 En effet, le résultat net du cotonnier a diminué de 29,6 % par an, passant de 8,4 milliards de Fcfa en 2021 à 5,9 milliards de Fcfa en 2022. Ce n'est pas la première fois qu'une entreprise publique est victime d'un incendie important. On se souvient que la Sonara, la Société nationale de raffinage, a cessé ses activités le 31 mai 2019. Le raffineur camerounais n'a pas réussi à éteindre l'incendie depuis 5 ans. L'entreprise a besoin d'une reconstruction/restructuration estimée pour revenir à ses niveaux d'antan.