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Extrême pauvreté: la côte d'alerte de la Banque mondiale

Dernière mise à jours il y'a 4 mois

Dans son dernier Baromètre économique de la Cemac publié le 17 juin 2024, l’institution de Bretton Woods affirme que le taux d’extrême pauvreté pourrait grimper à 25,0% d’ici 2026 au Cameroun, touchant ainsi environ 8 millions de personnes.

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Dans sa 5e Enquête camerounaise auprès des ménages (ECam5), l’Institut National de la Statistique (INS)   indique que « près de deux Camerounais sur cinq vivent en dessous du seuil national de pauvreté, fixé à 813 FCFA par jour et par personne ».

« Avec ce seuil, ce sont environ dix millions de personnes qui vivent dans la pauvreté en 2022, pour une population totale estimée à environ 27 millions d’habitants », précise l’INS. Plus de la moitié des pauvres seraient donc frappés par l’extrême pauvreté.

Bien que l’indice de Gini ait légèrement progressé de 0,43 à 0,44 entre 2014 et 2021, témoignant d’une légère amélioration dans la réduction des inégalités, ces dernières restent un obstacle majeur à la réduction de la pauvreté. L’ECam5, dont le rapport a été publié le 22 mai dernier, révèle que « les 20% les plus riches consomment environ 10 fois plus que les 20% les plus pauvres », ce qui met en évidence une répartition inégale des ressources économiques.

Par ailleurs, le Cameroun doit faire face à une fragilité économique exacerbée par des conflits qui touchent 6 des 10 régions du pays, ainsi que par les effets du changement climatique sur les ressources naturelles, essentielles pour l’agriculture, principale source de revenus pour 4 travailleurs sur 10. Les données de l’INS montrent également une augmentation de l’incidence de la pauvreté, passant de 37,5% à 38,6% entre 2014 et 2021, ce qui indique une légère détérioration plutôt qu’une amélioration de la situation. Cette tendance est loin de répondre à l’objectif de la Stratégie nationale de développement (SND30) qui vise à ramener l’incidence de la pauvreté à 30,8% d’ici 2030.

Dans un tel contexte, l'institution multilatérale s'inquiète des objectifs de développement durable adoptés au Nations unies. L'un d'eux est d'éradiquer la pauvreté dans le monde. L'objectif de la banque est de parvenir sous le seuil de 3 % d'ici à 2030. En 2015, 736 millions de personnes étaient considérées comme extrêmement pauvres. Sur les 25 dernières années, la part de la population mondiale vivant avec moins de 1,9 dollar est passée de plus de 25 % à 10 %. Le taux, indique la Banque, pourrait même être voisin de 8,6 % aujourd'hui, selon son estimation. Un résultat remarquable mais en danger. Parvenir à 3 % d'ici à 2030 dépendra en grande partie de l'évolution du continent africain. Selon les prévisions de la banque, cet objectif de 3 % requiert que le revenu des personnes faisant partie des 40 % les plus pauvres, au niveau mondial, croisse de 8 % ou plus chaque année jusqu'en 2030. Une gageure : entre 2000 et 2015, les pays d'Afrique subsaharienne n'ont jamais atteint un tel niveau.

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bernardo carlos ndjomo
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