Employabilité des jeunes: Le bilan d'une décennie au Cameroun.
Dernière mise à jours il y'a 8 moisEn réponse à la croissance continue du taux de chômage au Cameroun, les autorités ont mis en place diverses mesures pour favoriser l'intégration professionnelle des jeunes. Néanmoins, la disparité entre les attentes de la jeunesse et les résultats de ces politiques publiques se renforce, contribuant à accroître le sentiment de déception.
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Pour beaucoup, les projets comme le Programme Intégré d'Appui aux Acteurs du Secteur Informel (Piaasi), le Programme d'Appui à la Jeunesse Rurale et Urbaine (Pajer-U), le Plan Triennal Spécial Jeunes (PTS-Jeunes), le Projet de valorisation, de transformation et d'industrialisation des produits agricoles (Transfagri) et le Fonds de garantie aux jeunes entrepreneurs ont échoué dans leurs objectifs de création d'opportunités d'emploi. Ils semblent s’égarer dans les méandres de la bureaucratie et des contraintes administratives.
De plus en plus de jeunes se tournent vers le numérique, perçu comme un eldorado offrant davantage d'opportunités d'emploi et de richesse, dans un contexte où ces programmes gouvernementaux ont souvent produit des résultats mitigés. Une génération en quête de solutions concrètes préfère l'entrepreneuriat en ligne, le développement d'applications et le marketing digital.
Des milliers de jeunes diplômés se rendent chaque année aux salons de l'emploi et de l'entrepreneuriat au Cameroun. Problème? Il n'y a pas beaucoup d'offres, mais beaucoup de demandes. « C’est tellement difficile pour un jeune de trouver un emploi décent au Cameroun. S’il n’y a pas de travail de façon générale, le peu d’opportunités existantes sont soit mal payées soit réservées à des chanceux », déplore un jeune diplômé en Langue moderne française qui propose de partager ses connaissances dans les allées de l’Université de Yaoundé I, contre rémunération. « Il m’arrive dit-il, de faire les devoirs de certains étudiants, notamment les exposés. En retour, ces derniers me payent ».
Fin 2021, le nombre de chômeurs au Cameroun était toujours en augmentation. Selon la troisième enquête sur l'emploi et le secteur informel de l'Institut national de la Statistique (INS), publiée fin octobre 2023 par l'INS, le taux de chômage est de 8,7% en 2021, soit une hausse de 3,0 points de pourcentage par rapport à 2010 (5,7%). Selon le rapport, un peu plus de 16 millions de personnes au Cameroun sont en âge de travailler, soit 62 % de la population totale. Cependant, le taux d'emploi est de 39,3% pour les jeunes de 15 à 34 ans. Il est de 47,2 % pour les hommes et 31,3 % pour les femmes. Il est plus élevé dans les zones rurales qu’en milieu urbain (43,0% contre 37,1%).
Les jeunes qui n'ont pas suivi d'études ont une situation encore pire que celle des diplômés. En effet, selon le dernier rapport de l'institution publique des statistiques sur le secteur de l'éducation et de la formation au Cameroun, le taux de chômage chez les jeunes camerounais âgés entre 25 et 35 ans et ayant un diplôme de l'enseignement supérieur est de 14,8%, soit cinq fois supérieur au taux de chômage des non-scolarisés de la même tranche d'âge, qui est de 3%. Ce taux est de 4,2 % pour ceux dont le niveau d'instruction s'est arrêté au primaire, contre 7,2 % pour ceux du premier cycle et 10,2 % pour ceux du second cycle. En d'autres termes, plus le jeune est instruit, moins il est susceptible d'entrer dans la vie professionnelle. Paradoxe
Ainsi, au Cameroun, la question de l'employabilité et de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés est très importante. L'incapacité de l'État à offrir des emplois aux jeunes en raison de la récession économique, accentuée par l'inadéquation entre formation, éducation et emploi, a conduit à la prolifération du secteur informel, ultime recours des jeunes pour la satisfaction de leurs besoins socio-économiques. L'économie du Cameroun est dominée par le secteur informel. Il représente une part importante de l'emploi et de l'activité économique, contribuant ainsi au développement et à la subsistance de nombreux Camerounais. Selon certaines estimations, il représente plus de 60 % du PIB national et joue un rôle crucial dans l'économie.
Floyd Miles
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