Ce mercredi 21 février, le groupe minier français Eramet, qui travaille dans l'exploitation minière au Gabon et est désormais absent du Cameroun, a dévoilé ses résultats de l'année 2023. L’on peut lire sur EcoMatin que les résultats financiers de l'entreprise ont connu une forte diminution par rapport à l'année précédente. En effet, le chiffre d'affaires d'Eramet a diminué de 1,56 milliards d'euros, passant de 5,3 milliards d'euros en 2022 à 3,82 milliards d'euros en 2023, une baisse de 29 %. De même, le bénéfice net de l'entreprise est passé de 740 millions d'euros (486 milliards de Fcfa) un an plus tôt à 109 millions d'euros (71,6 milliards de Fcfa) en 2023, en baisse de 631 millions d'euros (414,8 milliards de Fcfa), soit une baisse de 85 % en valeur relative.

En plus de cette performance négative sur le plan des bénéfices, Eramet met également en évidence une importante diminution de son excédent brut d'exploitation de 59 %. L'excédent brut d'exploitation est un indice qui représente les revenus d'une entreprise avant le paiement des intérêts, des impôts, des provisions sur immobilisations et des dotations aux amortissements, Ndlr. Cet excédent s'est établi à 772 millions d'euros (507,5 milliards de Fcfa) en 2023, en baissant de 1 373 millions d'euros par rapport à 2022.

Le groupe minier français a connu une contre-performance en 2023 en raison de la baisse des prix des matières premières (principalement le manganèse et le nickel) sur le marché mondial. L'indice de prix (CRU) du minerai de manganèse (CIF Chine 44 %) a atteint 4,8 dollars (environ 4,5 euros) la métrique en moyenne sur 2023, en baisse de 20% par rapport à 2022, avant de se stabiliser autour de 4,2 dollars (environ 3,6 euros) à partir de fin novembre. En 2023, le prix du minerai de nickel (1,8% CIF Chine) exporté par la Société Le Nickel, une filiale d'Eramet en France, s'est établi en moyenne à 89 $ (82 €) par titre hydrotimétrique (th), en nette baisse (-23%).

Les tensions géopolitiques, les risques climatiques et la crise logistique des conteneurs sont quelques-uns des nombreux facteurs qui ont un impact sur ces fluctuations. Il est rappelé qu'au cours de cette période, Oddo BHF (un groupe financier français) a été déclassé du rang de plus grand acheteur d'Eramet en raison des prix de vente en baisse et des coûts de production en augmentation. Christel Bories, la PDG du groupe Eramet affirme: « Nos métiers sont cycliques et clairement, nous sommes en bas de cycle ». Selon les informations de l'entreprise, la situation financière décroissante de l'entreprise pourrait persister au cours de cette année 2024.

En raison de la faiblesse des prix du manganèse et du nickel, qui ne devraient pas rebondir avant la seconde partie de l'année, le groupe minier et métallurgique mondial a prévenu que ses résultats du premier semestre 2024 devraient être sensiblement inférieurs à ceux du second semestre. « L’an passé, le cours moyen du minerai de manganèse a subi un recul de 20% sur l’année, celui des alliages de manganèse a chuté de 43%. Quant au nickel classe 2 (destiné notamment à la fabrication d’inox), les cours ont reculé de 24% en moyenne », a précisé Nicolas Carré, directeur financier du groupe. Dans l'ensemble, les indices des minerais exploités par Eramet dans le monde (y compris le Lithium et les sables minéralisés) sont restés négatifs en 2023.