Dans un entretien accordé le 7 mars à la télévision Gabon 24, Ulrich Mafoumbi, représentant du Comité pour la Transition et la restauration des institutions (CTRI), a déclaré que l'État gabonais avait déjà accordé plusieurs milliards de FCFA pour la création d'une banque pour le Commerce. Ceci est conforme à une promesse faite par le chef de l'État lors de son discours au peuple le 31 décembre 2021.

« Je puis affirmer qu’à ce jour, cette banque est créée et porte le nom de Banque pour le Commerce et l’entreprenariat au Gabon. 4 milliards de FCFA y ont déjà été injectés. Le conseil d’administration a déjà été créé. La seule raison qui fait qu’ils ne peuvent pas exercer pour le moment c’est simplement parce qu’ils sont en attente des agréments des institutions bancaires [Commission bancaire de l’Afrique centrale ; Banque des Etats de l’Afrique centrale ; ministères locales des Finances et du Commerce…] », a déclaré Ulrich Mafoumbi. Cependant, il n'a pas fourni de détails sur l'investissement de 4 milliards de FCFA. Il est connu que pour établir une telle banque, il est nécessaire d'avoir un capital minimum de 10 milliards de FCFA.

Le président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, avait annoncé dans son discours à la nation du 31 décembre 2023, la création d'un établissement financier pour promouvoir l'entrepreneuriat des jeunes. « Afin de soutenir l’entrepreneuriat, le gouvernement devra me soumettre très rapidement les conditions de création d’une banque nationale de développement, pour l’entreprenariat des jeunes, capable d’accompagner les PME-PMI à travers les 9 provinces », avait-il déclaré.

 Selon le président gabonais, la création de cette nouvelle banque contribuera à réduire considérablement le taux général de chômage au Gabon, qui est estimé à 22 % contre 38 % chez les jeunes en 2023, selon les données de la Banque mondiale. Selon l'institution, ce taux élevé est dû au gel des embauches dans l'administration publique, au non-remplacement des départs en retraite ou encore au recul de l'investissement public depuis 2017, ainsi qu'à la crise causée par la pandémie de Covid-19.

Selon les spécialistes, les PME-PMI au Gabon restent peu compétitives et ont du mal à obtenir du financement en raison de la procédure complexe de passation des marchés publics et des contraintes administratives associées.