La Création de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale (Cemac) a eu lieu à N'djamena, au Tchad, le 16 mars 1994. Le 16 mars 2024, lors d'une cérémonie présidée par Faustin Archange Touadéra, président en exercice de la Conférence des Chefs d'État de la Cemac, les activités commémoratives des 30 ans d'existence ont été initiées.

« Cette célébration permet à notre sous-région et à notre communauté d’Afrique Centrale, de faire une rétrospective pour établir le bilan des avancées obtenues ces trente dernières années, mais également les contraintes qui subsistent et les défis qui sont les nôtres. Cette célébration est comme une occasion idoine qui donne de profiler des stratégies, de remobiliser des acteurs et de redoubler d’efforts pour tenir l’objectif d’une intégration sous-régionale en Afrique Centrale » souligne Taybe Ngaba, promoteur de la route des festivals de la Cemac dans le site Afrique-Belgique.

La Cemac célèbre ses 30 ans d'existence sous le thème : « trente ans d’expérience de la Cemac au service de l’intégration régionale : bilan et perspectives ». L'occasion sera utilisée par les institutions communautaires pour faire le bilan des trois décennies passées, évaluer les attentes du public et se projeter vers l'avenir. Cette célébration offrira également l'opportunité de faire le bilan du programme économique régional adopté en 2010, ainsi que de mettre en œuvre les projets intégrateurs...

L'Afrique centrale, parmi les cinq régions du continent, est clairement la zone la moins intégrée, avec des échanges commerciaux intra-communautaires d'environ 3%.Cela signifie que la mobilité des individus et des biens est un défi majeur dans cet environnement économique, où malgré les obstacles politiques qui entravent réellement l'intégration communautaire, il est nécessaire de trouver des financements pour la mise en place de douze projets intégrateurs.

De plus, il est nécessaire d'accélérer la mise en place du passeport biométrique Cemac, qui a été annoncé par les dirigeants de la sous-région il y a plusieurs années. De nos jours, la Cemac est confrontée à d'autres défis majeurs, en particulier dans un monde en constante mutation. Les conditions nécessaires pour la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et la libre circulation dans l'espace Cemac doivent être établies. Il est également important de souligner l'importance de l'intégration par les infrastructures. Les 11 projets prioritaires d'intégration sélectionnés pour la période 2023-2028 incluent également des corridors routiers et ferroviaires, dont le pont route-rail qui doit relier, d'ici 2028, les capitales des deux Congo, Brazzaville et Kinshasa.

« 30 ans après la naissance de la Cemac, l’on peut dire sans risque de se tromper que l’intégration n’a pas avancé. Ces derniers années par exemple, la Guinée a plusieurs fois renvoyé les camerounais chez eux. Il est impératif que l’intégration sorte des discours pour se matérialiser sur le terrain » commente un diplômé de l’Institut des Relations internationales du Cameroun. Il y’a donc encore beaucoup à faire !