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Cameroun : en 8 ans, les entreprises privées ont investi 1 764 milliards grâce à la loi sur les incitations fiscales

Dernière mise à jours il y'a 7 mois

Malgré cette enveloppe globale d’investissements, les importations ont augmenté et les objectifs de création d'emplois n'ont pas été atteints au cours de la période sous-revue.

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En avril 2013, le président Paul Biya a promulgué une loi incitant à l'investissement privé au Cameroun, qui a été modifiée et complétée par un décret du 12 juillet 2017. Selon le décret présidentiel, ce texte qui s’applique aux personnes camerounaises ou étrangères vise à « encourager l’investissement privé et accroître la production nationale ». Selon la deuxième édition du Rapport sur le développement des entreprises agréées publié par l'API, cette loi a permis aux entreprises privées d'investir 1 764 milliards de Fcfa entre 2014 et 2021, grâce à des facilités fiscales et douanières. Il y a un écart de 1 091,7 milliards de Fcfa pour un taux de réalisation de 61,7 % par rapport aux 2 856,6 milliards de Fcfa projetés par ces entreprises au cours de la période sous-revue. L'API explique pourquoi certaines entreprises n'ont pas encore terminé leurs projets.

Au cours des deux premières années de la mise en place de la mesure, on constate un gain modeste. En effet l’on note un investissement d'environ 200 milliards de Fcfa en 2014 et 2015. En 2016, la tendance a augmenté jusqu'à atteindre un pic d'environ 1 500 milliards de Fcfa en 2021. Plusieurs éléments contribuent à cette évolution selon l'API. Par exemple la construction du barrage hydroélectrique de Nachtigal exécutée par la Nachtigal Hydro Power Company (Nhpc). Le rapport ne mentionne pas spécifiquement les infrastructures, mais il mentionne également que les investissements dans le secteur hôtelier pour accueillir les visiteurs en marge de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2021 sont à l'origine de cette embellie ; « ainsi que les projets de constructions des hypermarchés (Malls) à Douala et Yaoundé ».

Cependant, le document souligne que ces données auraient été plus pertinentes avec la réalisation d'autres projets qui « tardent encore à se réaliser » tels que la construction d'un barrage hydroélectrique de Grand Eweng sur le fleuve Sanaga (dont la construction est prévue pour 2024 selon le chef de l'Etat, Ndlr) et du réseau interconnecté énergétique.

Il convient de noter que, malgré une augmentation des investissements, les entreprises ont encore du mal à atteindre leurs objectifs, du moins pour la période de 2014 à 2021. Selon le rapport, sur un échantillon de 125 conventions sur les 278 approuvées à la période susmentionnée, « 20 conventions ont dépassé le plan de recrutement prévu tandis que 105 n’ont pas pu atteindre », note le rapport. Par conséquent, seuls 14 354 emplois pour un objectif de 42 697 emplois ont été créés, soit un taux de réalisation de 33,6%. Cependant, selon la même source, tous les investissements ont conduit à une création directe de richesse de 25 milliards de Fcfa. Or, « si les investissements projetés avaient été réalisés, la contribution cumulée au PIB de 2021 serait de 0,0018 point de pourcentage (contre 0,0013 points réalisé) et la richesse s’établirait à 41,7 milliards de Fcfa ».

De plus, malgré les avantages obtenus, la dépendance des entreprises augmente considérablement après la conclusion des accords dans le cadre de la loi susmentionnée. Par exemple, selon l'enquête API, les importations ont augmenté de 104,1 milliards de Fcfa en 2017 à 293 milliards de Fcfa en 2021, soit environ 4 fois la valeur des importations qui étaient de 45 milliards de Fcfa avant la signature des accords entre l'État et les entreprises privées. Cependant, les exportations n'ont pas progressé à un rythme satisfaisant. Ils ont atteint 40,9 milliards de Fcfa (en 2021) contre 14,4 milliards quatre ans auparavant. Pour changer la tendance dans les années à venir, le département séculier de l'État en matière d'investissement propose des mesures telles que l'amélioration du climat des affaires, l'amélioration du système de suivi-évaluation et la mise en place du guichet unique pour stimuler l'import-substitution !

 

ophelie
Ophelie Ada Zoa
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