Lors de la revue conjointe du portefeuille de coopération entre le Cameroun et la Banque mondiale, qui s'est achevée le 17 mai 2023 (les travaux ont duré deux jours), l'encours de la dette du Cameroun vis-à-vis de cette institution a atteint 2000 millions de dollars soit environ 1 200 milliards de Fcfa. Fonds que l'État devra lever « au cours des trois prochaines années afin d’éviter que ces ressources ne deviennent forcloses. Je précise que ces trois années correspondent à la durée restante moyenne avant la clôture des engagements en cours », a déclaré le ministre délégué auprès du ministre de l'Economie, Paul Tasong qui a également présidé la cérémonie d'ouverture de la réunion du 16 mai 2023. Mme Keiko Kubota, responsable des opérations de la banque mondiale au Cameroun l'accompagnait.

On note une augmentation de 700 milliards de FCFA par rapport à la dernière revue du portefeuille de coopération tenue en mars 2021. En effet, à cette époque l’on chiffrait à 1 191,5 millions de dollars soit environ 655,3 milliards de Fcfa, les Send’s à capter auprès de cette institution de Bretton Woods sur les deux années suivantes.

Cette enveloppe de la Banque mondiale fait partie intégrante du total de soldes engagés non décaissés du Cameroun sur emprunts extérieurs de 3 795,2 milliards de FCFA à fin mars 2023. Hors appuis budgétaires attendus du FMI, de la BAD et de la France, l'enveloppe s'élève à 3 5920, 6 milliards au 31 mars 2023. Cela représente une « diminution successive de, 1,0% en glissement mensuel, 2,0% en glissement trimestriel et 0,8% en glissement annuel. », peut-on lire dans la ‘‘Note de Conjoncture mensuelle de la dette publique du Cameroun’’ produite par la Caisse autonome d’amortissement (CAA).

Selon le document de la CAA, la Banque mondiale est représentée comme un partenaire multilatéral à deux guichets. Il s'agit de l'IDA (Association internationale de développement), auprès de laquelle le pays doit collecter 1065,2 milliards de FCFA, et la Bird (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) avec 169,2 milliards de FCFA.

 Il est à noter que bien que ce montant assez consistant soit toujours dans les coffres du FMI, le décaissement des fonds ne semble pas être une contrainte.  « Le Taux de décaissement cumulé à date est de 24% pour les projets nationaux et de 4% pour les projets régionaux. Ce qui en soit ne devrait pas être un problème », a confié Keiko Kubota. Dans le cas particulier de 2023, le taux de versement au 5 avril n'est que de 6 %, mais le taux projeté à la fin de l'année (c'est-à-dire le 30 juin) est de 20 %.

Le portefeuille actif de la Banque mondiale c'est à dire la cagnotte globale de projets financés et dont les accords de financement ont déjà été signés, est de 2,587 millions de dollars américains soit environ 1 552 milliards de FCFA pour 19 projets.