Depuis sa création il y a sept ans, le transporteur aérien national est lourdement endetté. Selon le ministère sénégalais des Transports, la dette de la compagnie, qui n'a jamais publié ses résultats financiers, s'élève à près de 100 milliards de Fcfa (environ 150 millions de dollars). Ce niveau d’endettement est principalement dû à des investissements disproportionnés par rapport à la taille de l’entreprise. Un exemple notable de cette stratégie coûteuse est l'achat de deux A330neo, lors du salon aéronautique du Bourget en 2018; une décision prise sous le mandat de l’ancien Président Macky Sall. Selon la presse sénégalaise, l’ancien chef d’Etat aurait dû se passer d’une telle initiative pour des avions dont le prix à l’unité atteindrait les 155 millions de dollars, et se procurer des A330-300 d’occasion, pour environ 50 millions de dollars l’aéronef.

La flotte de la compagnie comprenait jusqu’à date 7 appareils. Sauf qu’elle n’honore plus les paiements de quatre de ses appareils. Le transporteur croule sous le poids de la dette en raison du leasing de ses avions. Selon le site internet airfleets, la compagnie n’exploiterait plus que deux Airbus A319, un Airbus A321 et un Airbus A330. Elle a rendu ou immobilisé trois appareils : un Airbus A321 et deux ATR 72-600. La raison : l’un des partenaires, Carlyle Aviation, a obtenu de la justice américaine une ordonnance immobilisant quatre appareils loués par la compagnie nationale sénégalaise, parmi lesquels l’A330.

Les liaisons sur Paris CDG sont en revanche maintenues, du moins pour le moment. Paris reste désormais la seule escale européenne du transporteur. Mais avec les nuages qui s’accumulent pour Air Sénégal, le ciel s'assombrit davantage.