Le projet de loi soutenu par le ministre Fuh Calistus Gentry, des mines, de l'industrie et du développement technologique, destiné à mettre en valeur et encourager les créations locales, comporte 34 articles. Il aborde des sujets cruciaux comme la procédure d'enregistrement international des appellations d'origine (AO) et des indications géographiques (IG), les dispositifs de préservation de ces appellations, et aussi les procédures de ratification pour assurer la sauvegarde des biens camerounais.

 Le Cameroun jouit d'une protection pour deux produits possédant des indications géographiques protégées (IGP) : le poivre de Penja et le miel blanc d'Oku, qui ont reçu leur label en 2013. Ces produits, reconnus à l'échelle mondiale, jouissent d'une protection juridique qui autorise leur commercialisation à des tarifs plus importants grâce à la valorisation de leur provenance et de leur qualité. Le Cameroun est également en train de finaliser la labellisation de son cacao rouge comme IGP auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI). Le pays vise grand et envisage d'élargir cette protection à d'autres produits locaux comme le café, l'avocat de Mbouda, l'ananas de Bafia, le Ndop et le Ndolè.

 Suite à la reconnaissance du poivre de Penja comme IGP, sa valeur a considérablement augmenté, passant de 2 500 FCFA en septembre 2013 à 14 000 FCFA par kilogramme en 2015. Cette mise en valeur a aussi stimulé une production qui s'est multipliée par trois pour atteindre 300 tonnes en 2015, seulement deux ans après le label. Le poivre de Penja, reconnu pour ses caractéristiques d'assaisonnement exceptionnelles et son arôme durable, figure parmi les grains de poivre les plus prisés dans la cuisine mondiale.