Le contraste est saisissant. Les pays de la CEMAC, la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (Cameroun, République centrafricaine, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), disposent incontestablement d'un énorme potentiel agricole. Pourtant, les populations de cette zone géographique sous régionale sont fortement touchées par l'insécurité alimentaire et nutritionnelle, malgré les efforts du gouvernement pour éradiquer ce phénomène et ses conséquences. L'insécurité alimentaire et nutritionnelle demeure donc une préoccupation d’actualité pour les pays de la CEMAC, qui cherchent à inverser les tendances par des actions efficaces et conjoncturelles.

Dans cette optique, la première réunion d'examen sur la création d'une charte agricole commune entre les pays de la zone CEMAC s'est tenue à Douala, la capitale économique du Cameroun. Avec des objectifs à court, moyen et long terme : « de porter une réflexion constructive sur la démarche consensuelle à suivre pour l’élaboration d’une charte agricole communautaire prenant en compte les préoccupations actuelles de l’agriculture en zone Cemac, en vue de renforcer les systèmes agricoles d’Afrique centrale », explique Ada Nlang Nanicia, le Directeur de l’agriculture et du développement rural de la Cemac. Au total, une vingtaine de professionnels et d'institutions ont participé à l'atelier de Douala. Malgré les efforts déployés par les pays de la CEMAC pour adopter des stratégies et des politiques au cours des 15 dernières années les pays de la CEMAC font toujours face à une croissance agricole rapide. C'est une urbanisation progressive et stressée avec une production alimentaire ne répondant pas aux besoins de la population. Henry-Serge Kemgang, chef de séance n’a pas manqué de le souligner.

Au terme de trois jours de travail, les participants devraient intégrer des projets d'élaboration d'une charte agricole commune et définir un calendrier pour sa mise en œuvre. Les productions agricoles de la zone CEMAC ne correspondent pas aux besoins des populations. Les ressources allouées à cette productivité sont rares. Le résultat évident est l'insécurité alimentaire et la famine.  Les experts réunis à Douala ont constaté la fragilité des systèmes agricoles et alimentaires dans plusieurs pays qui dépendent fortement des marchés extérieurs ; Faiblesse exacerbée par le Covid-19 et la crise russo-ukrainienne. Ces 3 jours de travaux représentent donc une lueur d’espoir pour palier l’insécurité alimentaire et s’émanciper des marchés extérieurs.

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