Selon un rapport sur l'investissement mondial publié par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), en 2022, le volume d'IDE a baissé de 7,7% (44,8 milliards de FCFA) par rapport aux 964 millions de dollars (577,1 milliards de FCFA) que le pays a engrangés en 2021.

Cette baisse du montant d'IDE reflète la baisse globale observée dans l'ensemble de la zone CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, République centrafricaine et Guinée équatoriale) sur la même période. En effet, la sous-région a vu les IDE passer de 4,1 milliards de dollars (2 455 milliards de FCFA) en 2021 à seulement 3,6 milliards de dollars (2 156 milliards de FCFA) ; soit une baisse de près de 300 milliards de FCFA (-12 %) en 2022. Selon la Cnuced, la baisse des investissements directs étrangers dans la zone CEMAC est le résultat de la guerre entre la Russie et l'Ukraine et de la pression exercée sur les pays du monde entier, notamment par le poids de la dette.

Par ailleurs, une compilation des données de la Cnuced montre que malgré une baisse du montant des IDE reçus par le Cameroun en 2022, le pays a enregistré sa 3^ème enveloppe la plus importante au cours des cinq dernières années. En effet, les IDE reçus par le Cameroun n'ont à nouveau dépassé la barre des 500 milliards de FCFA qu'en 2021 (577 milliards de FCFA) après avoir culminé à 598 milliards de FCFA en 2019. Ces investissements étaient également tombés à seulement 284 milliards de FCFA en 2020, soit le plus petit montant ces cinq dernières années (365,3 milliards, 386,8 milliards, 474,2 milliards de 2015 à 2017 et 443,9 milliards en 2018).

 Officiellement, le Cameroun doit la plupart de ses investissements directs étrangers à la Chine, qui est un investisseur étranger majeur au Cameroun depuis les années 2000. « Entre 2000 et 2014, le Cameroun a capté 2750 milliards de FCFA d’investissements directs étrangers, dont 1850 milliards de FCFA provenant de la Chine. Ce qui représente environ 67% des IDE entrant au Cameroun (…) Les autres IDE provenaient des pays tels que la France, les États-Unis, le Nigéria », peut-on lire dans un document de la présidence de la République, qui cite les données de la Cnuced.

Cette domination des investissements chinois au Cameroun a été renforcée par la mise en place de projets structurants de première génération (ponts, routes, barrages, etc.) dans les années 2010. Les entreprises chinoises restent en tête, tractées par Eximbank China, la banque publique chinoise, dont les financements sont liés (chaque prêt-projet est accompagné du nom de l’entreprise devant exécuter le contrat). Il s'agit de CCCC, CWE, CHEC et Sinohydro, principalement dans le secteur des infrastructures. Et Huawei et ZTE dans le secteur des télécoms.