Selon le test prévisionnel de conjoncture de la Beac, un document basé sur les enquêtes réalisées auprès des chefs d’entreprises, responsables d’administrations et autres acteurs clés des différentes filières et secteurs d’activités de la Cemac, « la production de banane baisserait au premier trimestre 2023, en raison de l’immaturité des plantations et de la flambée des prix des intrants ». En effet, lorsque la guerre a éclaté entre la Russie et l'Ukraine en février 2022, les sanctions imposées à la Russie ont immédiatement fait exploser le coût des engrais et de nombreuses autres matières premières et intrants sur les marchés internationaux. Toutefois, la banque centrale ne donne pas de chiffres. Au premier trimestre 2022, le Cameroun avait exporté 57 523 tonnes, selon l'Association bananière du Cameroun (Assobacam). Au premier trimestre 2023, les exportations du pays pourraient tomber en dessous de ce montant.

 Depuis 2022, la question de l'inflation des coûts des intrants agricoles est préoccupante. Au cours du premier trimestre 2022, l'Institut national de la statistique (INS) a prédit une baisse de production agricole dans le pays « tributaire de la disponibilité des engrais, dont les prix sont en forte augmentation sur le marché, en lien avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine ». À en croire l’INS, les engrais représentent 17% des importations du Cameroun depuis la Russie. Ce qui fait de ce pays le premier fournisseur de ces intrants agricoles au Cameroun, avec 43% des parts de marché, contre seulement 11% pour la Chine.