Le manque de financement a entraîné une impasse dans la section urbaine (12,3 km) de l'autoroute Yaoundé-Nsimalen depuis au moins 5 ans. Le 18 décembre 2023, avec la pose de la première pierre, on pouvait alors envisager le début imminent des travaux, d'autant plus qu'au cours d'un Conseil de cabinet qu'il avait présidé le jeudi 29 février 2024, le Premier ministre Joseph Ngute donnait des instructions à la ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtes. « Je me réjouis de ce que Monsieur le Premier ministre a donné, chef du gouvernement, a donné les instructions à l’ensemble des départements ministériels concernés par cette importante voie de mobilité urbaine pour que toutes les conditions soient réunies afin que ces travaux s’accélèrent dès le mois d’avril 2024 », déclarait-elle dans les colonnes du quotidien gouvernemental.

Aucun coup de pioche n'a été entendu sur le terrain huit mois après la pose de la première pierre et presque quatre mois après l'échéance prévue. Cela s'explique par le fait que de nombreux préalables relevés en février dernier n'ont pas encore été remplis. Principalement, il s'agit de « l'avis de maturité », qui aborde les difficultés administratives liées aux indemnisations et au retour des populations touchées par le projet. A en croire une source contactée au Minhdu, maitre d’œuvre d’ouvrage de ce projet dont le budget prévisionnel est de 379,5 milliards de Fcfa, « Un site de recasement est en train d'être trouvé avec le concours du ministère du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf) et de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY). Les entreprises sont mobilisées, mais se sont ces préalables qui retardent le démarrage effectif ». Les deux lots du chantier ont été attribués à l'entreprise française Buns et au français Razel pour une durée de trois ans.

Il est essentiel de souligner que la deuxième phase de l'autoroute Yaoundé-Nsimalen n'est pas le seul projet annoncé et très attendu dans la capitale politique du Cameroun. La construction du projet "Yaoundé Cœur" (YC2V), qui a été signée en 2022 entre l'État du Cameroun et l'Agence française de développement (AFD), n'a pas encore commencé. Cependant, la ministre de l'Habitat prévoyait le début des travaux pour le mois de janvier 2024, en lien avec la deuxième phase de l'autoroute Yaoundé-Nsimalen. « L’autoroute Yaoundé-Nsimalen (…) viendra avec le projet ‘’Yaoundé-Cœur de ville’’ pour transformer et moderniser la cité capitale. Avec le cœur de la vile, nous allons avoir les grands carrefours Elig-Edzoa, Elig-Effa, Mvan réaménagés. Nous allons avoir des gares routières reconstruites et avec la section urbaine, je crois qu’on aura réglé définitivement les problèmes de mobilité urbaine », s'exprimait le membre du gouvernement il y a cinq mois.

En résumé, ces deux projets sont actuellement source d'incertitude car, en ce qui concerne "Yaoundé Cœur de ville", le bailleur de fonds (l'AFD) met également l'accent sur la validation du Plan d'action de réinsertion (PAR), une condition essentielle pour permettre aux populations touchées de bénéficier non seulement des solutions de relogement, mais aussi d'un accompagnement à la réinsertion dans les nouveaux lieux d'habitation.